Une partie des communications données lors du premier Colloque de Recherche en Arts Séquentiels, sur le thème « Au sens figuré: esthésie et bande dessinée », sont en ligne sur le site dédié. vous pourrez y lire ma communication « L’œil, la main et l’ordinateur: manipulation et perception dans le récit dessiné interactif » dont voici le résumé:
Si la bande dessinée est, comme le prétend McCloud, « une nature morte que l’on explore de manière vivante » [McCloud, 2002], cette vie tient toute entière dans l’orientation du regard sur les pages et le fait de tourner celles-ci. Une exploration certes vivante mais qui convoque des gestes conventionnels devenus si « machinaux », échappant à la conscience du lecteur, qu’on ne peut parler d’un réel investissement de son corps. Le numérique réactive la question du corps. La multiplication des outils permettant la lecture de bande dessinée numérique implique une nouvelle gestuelle : taper sur son clavier, pointer avec la souris, effleurer l’écran tactile de sa tablette, etc. « Les sens ne sont plus pris isolément mais dans leur globalité et leur influence réciproque » [Kisseleva, 2007]; et il n’est pas certain que nous ayons encore tiré toutes les conséquences de cette relation inédite entre la vue et le toucher ou la préhension, en particulier dans le récit dessiné. Afin de questionner cette relation, nous commentons trois œuvres qui travaillent le lien main-œil à travers trois procédures différentes : une qui réalise la synesthésie entre l’œil et la main, une qui produit une « dissonance cognitive et sensorielle » [Pelletier, 2009] entre les actions sur l’interface et le résultat produit à l’écran, et une qui alterne l’une et l’autre procédure.
>> lire le texte intégral <<